
Orlando, ma biographie politique
Paul B. Preciado
France — 2022 — 75' — Documentaire — Couleur
PRIX
SYNOPSIS
Virginia Woolf écrit Orlando, le premier roman dans lequel le personnage principal change de sexe au milieu de l'histoire, en 1928. Un siècle plus tard, l'écrivain et militant transgenre Paul B. Preciado décide d'envoyer une lettre filmée à Virginia Woolf : son Orlando est sorti de sa fiction et vit une vie qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Preciado réunit 26 personnes trans et non-binaires contemporaines, 26 Orlando âgé-e-s de 8 à 70 ans…
28 Mar 20:30 ATHINA — IFG Auditorium En présence d’invités: Sous-titres: grecs |
PROJECTIONS
GÉNÉRIQUE
Équipe
Réalisation
Scénario
Image
Montage
Musique
Son
Costumes
Maquillage
Production
Ventes internationales
Faire genre•s à l'écran
Quels sont les films qui ont représenté de manière plus ou moins aiguë le•s genre•s à l’écran, au travers de la mise en scène de personnages dans leur performances allant des deux pôles binaires que sont la masculinité et la féminité cisgenres, respectivement attribuées et imposées aux « hommes » et aux « femmes », en déclinaisons nuancées ou hors de ce carcan ?
Cette exploration non exhaustive de ce qu’a produit la francophonie en long-métrage fait d’abord le constat de leur nombre réduit, en comparaison avec les films anglophones ou les courts-métrages; un format court, terrain de prédilection des cinéastes dont les identités ou les récits portés à l’écran sont habituellement relégués aux marges ou objets de violences, dans la vie comme au cinéma, avec les personnes et personnages trans et non-binaires en première ligne. Cette programmation tente ainsi de tisser un fil entre des films de patrimoine et contemporain, avec un souci permanent de recherche de gestes teintés des regards les plus justes, les moins problématiques possibles, évitant les écueils et clichés fétichistes ou misérabilistes, interrogeant les points de vues de celleux qui filment, concerné•es ou non, tout en considérant leur valeur cinématographique et composant avec la rareté et l’accessibilité de certains films.
Dans ce battement élargissant et resserrant le champ, huit oeuvres ont retenu notre attention: La Bête lumineuse, se pose en édifiant documentaire sur la construction systémique de la masculinité toxique, misogynie et viriliste des hommes hétérosexuels cisgenres dans un groupe de chasseurs québécois. Les luttes des femmes en Côte d’Ivoire dans Visages de femmes entreront en résonance avec celles des cinéastes et militantes Carole Roussopoulos et Delphine Seyrig dans Delphine et Carole, insoumuses. Le culte Gazon Maudit voudrait réactiver l’affirmation de Monique Wittig selon laquelle « les lesbiennes ne sont pas des femmes ». Viktor und Viktoria - la copie de son remake français Georges et Georgette restant malheureusement incomplète - et Tomboy témoignent ensemble de la représentation de l'ambiguïté de genre. Les représentations justes des transidentités et vécus non-binaires affleurent, elles, enfin notre contemporain avec Lola vers la mer et Orlando, ma biographie politique.
Joffrey Speno